Salon du végétal Pour les producteurs, c'est plutôt « oui, mais » !
Face aux changements annoncés, le Lien horticole donne la parole aux professionnels. À Angers (49), la résistance est plus forte que partout ailleurs. Deuxième volet de notre tour d'horizon.
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Une date et un lieu qui interrogent et l'expérience du passé qui prouve que le déménagement d'un salon reste délicat, à l'exemple d'Hortimat parti à Paris dans les années 1990 et disparu ensuite : tels sont les arguments des producteurs de plantes finies (*) qui désapprouvent les décisions prises par le BHR, mi-mai, d'organiser en 2017 le Salon du végétal la troisième semaine de juin, à Nantes (44). « En juin, nous n'aurons plus de plantes à présenter », estiment certains...
C'est, sans surprise, dans la région angevine que les réticences sont les plus fortes, le plus souvent livrées sous le sceau de la confidentialité (nous avons donc choisi cette semaine de conserver l'anonymat pour tous). Au-delà de l'attachement à la manifestation généré par trente ans d'habitudes, les producteurs soulignent que Nantes est plutôt une région maraîchère tandis qu'Angers est le fief de l'horticulture ornementale et a bâti son image sur ce savoir-faire. Ce que confirme tout particulièrement Christophe Béchu, élu à la tête de la ville en 2014. Mais les Angevins ne sont pas les seuls à regretter la nouvelle formule : « Nantes est encore plus excentrée qu'Angers, explique un producteur du Centre. À cette période, les horticulteurs seront en pleine mise en culture des chrysanthèmes, avant le départ en vacances des employés. Les collectivités sortiront juste des mises en place d'annuelles, nous ne les verrons que peu. Quant aux jardineries, elles ne viennent déjà plus... »
Changements nécessaires
Ce pessimisme n'est toutefois pas partagé par tous. Les pépiniéristes d'Île-de-France, réunis au lycée horticole de Saint-Germain-en-Laye (78) le 9 juin, étaient plutôt unanimes : « Il fallait de toute façon tenter quelque chose car le Salon était en train de péricliter », explique l'un d'eux, très représentatif de l'état d'esprit général. Et certains qui n'exposaient plus ont prévu d'être présents à Nantes l'an prochain.
Cet autre pépiniériste de la région Centre est enthousiaste : « C'est une sage décision à la vue de la mutation économique et commerciale du secteur horticole. Tous ces changements sont nécessaires pour que le Salon reste l'événement incontournable national de la profession. Ce nouveau positionnement est le reflet concret de nombreuses discussions et consensus en amont. » Une autre chef d'entreprise abonde dans le même sens, soulagée que ce rendez-vous n'ait plus lieu en février, période mal adaptée. En juin, « plusieurs lignes de produits sont en rupture », mais c'est un moindre mal.
Reste qu'une majorité aurait préféré un positionnement de fin d'automne, avec en prime une organisation tous les deux ans seulement, en alternance avec Paysalia. Et le choix de quitter Angers au motif que les infrastructures sont mal adaptées surprend, alors que le nombre d'exposants était en baisse... Contenter tout le monde restera compliqué !
Pascal Fayolle
Voir le Lien horticole n° 975, du 8 juin 2016, p. 4, pour le jeune plant.
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